Au micro d’Initiale #6 - Élodie Quesnel, journaliste chez Wit FM

Première interview sur le terrain pour Initiale ! Élodie Quesnel, journaliste reporter pour Wit FM, nous a ouvert les portes de la première radio musicale de Gironde et a accepté de passer de l’autre côté du micro pour nous présenter son parcours.

Après 10 ans passés en Normandie sur les ondes de Radio Cristal et Sweet FM, Élodie Quesnel s’est installée il y a quelques mois dans notre belle région. Passionnée par son métier, elle est une touche-à-tout qui aime partir en reportage et aller à la rencontre de celles et ceux qui font l’actualité !

Comment le journalisme est-il venu à vous, et pourquoi la radio plus qu’un autre média ?

J’ai eu l’envie de devenir journaliste depuis très jeune. J’ai su dès le collège que le journalisme m’attirait ; j’ai d’ailleurs fait mon stage de 3ème dans la rédaction d’un quotidien départemental. J’ai ensuite intégré l’École Publique de Journalisme de Tours, et c’est en effectuant des stages que j’ai vraiment pu découvrir la radio, ou plutôt l’envers du décor, puisque je l’écoutais déjà beaucoup. Pourquoi plus la radio que la télé ou la presse écrite ? Parce que je trouve qu’on est dans la réactivité, c’est de l’adrénaline tout au long de la journée ! Ce qui me plaît aussi à la radio, c’est d’être en reportage et de monter mes sujets.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans une radio locale plutôt que dans une radio nationale ?

Dans une radio nationale, on est vite mis dans une case, et on ne s’occupe plus que d’un sujet spécifique. La radio locale nous oblige à toucher à tout, à la politique, à la culture, aux faits divers, au sport… On a aussi une proximité avec les gens que l’on ne peut pas forcément retrouver ailleurs. C’est ce que j’aime dans le local.

Vous avez successivement été journaliste pour Goom Radio en Île-de-France, puis pour Radio Cristal et Sweet FM en Normandie, et aujourd’hui pour Wit FM. Avez-vous observé une manière différente de travailler selon les régions ? Comment vous êtes-vous adaptée à leurs particularités ?

J’ai passé 10 ans en Normandie et je viens d’arriver en Gironde : la méthode de travail reste la même, on va prendre un sujet national pour le décliner au niveau local. Mais il y a effectivement des différences, les régions n’ont pas les mêmes enjeux. Il y a des sujets qui vont toucher certains territoires, et dont on va moins parler dans d’autres, et inversement. Je pense qu’avoir vécu toutes ces expériences m’a permis d’avoir un œil différent et d’être capable de proposer de nouvelles choses aux rédactions dans lesquelles je travaille.

La fréquence de Wit FM est diffusée en Gironde et en Dordogne, une zone vaste à couvrir pour un.e journaliste. Comment parvenez-vous à vous tenir informée de l’actualité dans ces 2 départements ?

Nous essayons de faire au mieux, mais nous ne sommes pas comme la presse quotidienne régionale qui dispose d’un journaliste ou d’un correspondant dans chaque territoire. Pour obtenir un maximum d’informations, je lis beaucoup et m’appuie sur mes confrères journalistes. J’ai aussi développé un réseau de contacts dans les mairies et dans le département qui me permet de me tenir au courant de l’actualité. 

Est-ce qu’un attaché de presse peut également vous permettre de rester informée ? Comment peut-il vous aider dans la construction de vos sujets ?

Bien sûr ! Le premier contact que j’ai avec l’attaché de presse a souvent lieu par mail : il me propose son sujet qui doit correspondre à la ligne éditoriale de Wit FM. On ne peut pas tout aborder à l’antenne, car tous les sujets n’intéressent pas nos auditeurs. La relation que j’ai avec les attachés de presse est basée sur l’échange pour déterminer si le sujet a un intérêt et si je peux y trouver un fond journalistique.

Vous avez travaillé en matinale pendant une longue période, près de 10 ans. Comment s’adapte-t-on à un tel rythme de vie ?

Me lever tôt n’a jamais été un problème ! Être matinalière a ses avantages et ses inconvénients. J’aimais me lever tôt, avoir un rythme différent, voir le soleil se lever et avoir le rôle très particulier de réveiller les gens. À midi, ma journée de travail était terminée, et après une petite sieste, je pouvais reprendre sur autre chose. J’avais deux journées en une. C’était un rythme assez plaisant, la seule difficulté était qu’à 20h30, je devais me coucher ! Pour m’adapter à ce rythme soutenu, je m’imposais une vraie discipline et une bonne hygiène de vie. Comme un sportif, il ne faut pas se coucher trop tard, bien manger, faire du sport : on doit se maintenir en forme pour être capable de faire face aux moments où la fatigue est plus importante.

Depuis que vous avez arrêté de travailler en matinale comment s’organise votre journée type chez Wit FM ?

Je commence ma journée par la lecture des journaux pour savoir quels sont les sujets du jour que je pourrais proposer. J’en discute avec ma collègue Diane Charbonnel, coordinatrice de la rédaction de Wit FM, et pars sur le terrain ou en rendez-vous pour réaliser mes reportages. Je dois ensuite monter mes sujets, ce que je peux faire sur place, ou à mon retour à la rédaction. Enfin, j’essaie aussi d’organiser mes rendez-vous pour les jours suivants.

En tant que journaliste reporter, vous êtes amenée au quotidien à travailler sur une grande diversité de sujets, allant de la culture à la politique, en passant par le sport et l’économie. Comment parvenez-vous à traiter autant de sujets si différents ?

On a quand même des domaines de prédilection ! Je vous avouerai que le sport n’est pas le mien… Quand je suis arrivée dans mon ancienne radio, je n’y connaissais strictement rien, je n’avais pas été baignée dedans. 10 ans plus tard, je m’y connais un petit mieux ! (rires) Je me suis renseignée auprès de mes collègues plus amateurs de sport que moi, et leur ai posé des questions. J’ai aussi beaucoup lu, je suis remontée dans les archives, et pas uniquement sur le sport, sur tous les sujets ! Cela fait partie de notre métier de nous intéresser à tout.

Avez-vous à l’inverse un sujet que vous aimez particulièrement traiter ?

J’aime beaucoup traiter de l’actualité culturelle, et particulièrement du cinéma. Depuis que je suis maman, je m’intéresse à la thématique de la parentalité. Je suis aussi sensible à l’écologie depuis quelques années. Ce sont des sujets qui me touchent et sur lesquels je prends la parole plus facilement.

Quels sujets vous ont le plus marquée au cours de votre carrière ?

J’ai été très marquée par les célébrations du 70e anniversaire du Débarquement. Je vivais depuis 1 an en Normandie, et étant originaire de l’Aveyron, je n’avais pas le même rapport à cette période de l’histoire que les habitants de la région. J’ai été marquée par l’émotion ressentie par la population, et par l’attachement qu’elle avait, 70 ans après, à cet événement.

Récemment, j’ai aussi été particulièrement touchée par l’expulsion du bidonville de Brazza. En tant que journaliste, j’essaie autant que possible de contenir mon émotion et de prendre du recul sur le sujet. Voir cette population vivre dans des conditions aussi déplorables m’a vraiment émue.

Pour une note plus joyeuse, je pense aussi au Tour de France. J’ai pu suivre l’étape Mont-de-Marsan – Bordeaux à bord d’une caravane, et j’ai trouvé cette expérience vraiment chouette ! J’avais l’impression d’être dans une bulle où tout va bien, entourée de gens heureux, et ça fait beaucoup de bien au moral !

La radio, c’est très souvent du direct, et le direct signifie parfois improvisation. Une situation qui peut s’avérer stressante pour les jeunes journalistes. Avez-vous vous aussi ressenti cette sensation au début de votre carrière ?

Oui, je l’ai ressentie quand j’ai pris le micro pour la première fois en matinale ! Petit à petit, ce stress disparaît, même si je ressens toujours un peu de peur lorsque je suis en direct sur le terrain : on ne sait jamais si tout va bien se passer, si on va donner suffisamment d’informations… La pratique m’a permis de me sentir à l’aise aujourd’hui !

Si vous avez fait le choix de la radio pour informer, comment vous informez-vous ?

Presse écrite, télé, radio ! Le matin, les quotidiens, et la télévision, plutôt le soir, pour regarder le 20h. Je suis aussi une adepte de la radio, j’écoute depuis très longtemps Franceinfo. Depuis quelques années, je me suis mise à utiliser les réseaux sociaux. Instagram me permet de trouver des informations divertissantes et de repérer des événements. J’aime aussi écouter de temps en temps des podcasts.

Un podcast à conseiller à nos lecteurs ?

J’aime beaucoup le podcast Finta! qui me permet de me rapprocher de mon département d’origine. Il a été créé par Lola Cros, une ancienne journaliste de presse écrite qui a lancé un podcast sur la vie locale dans l’Aveyron. Finta! met en avant la ruralité en allant à la rencontre de ceux qui font l’actualité dans le département.